Au-delà de leur diversité, les sélections préparées à IRSS ont une caractéristique commune : l’admission orale. Si on excepte les futurs infirmiers dont la sélection s’opère uniquement sur dossier, Auxiliaire de puériculture, aide-soignant, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé, assistant de service social… sont autant de formations qui recrutent leurs étudiants après un entretien serré sur les « motivations ».
Moment clé pour la réussite, cette épreuve reste redoutée des candidats. Il faut dire, à leur décharge, qu’il s’agit d’une étape difficile à manœuvrer. Se présenter face à un jury constitué de professionnels, ce n’est pas du tout la même chose que de passer un examen oral face à un enseignant… Là, pas de bonne ou de mauvaise réponse a priori : juste un parcours à présenter, un projet à défendre et une personnalité à faire valoir.
La personnalité peut être forte et le projet chevillé au corps : il faudra bien, pour convaincre, ancrer son discours dans un « vécu ». En bref, exposer ses « expériences ». Et à dix-huit, dix-neuf ou vingt ans, les expériences font parfois défaut. D’où la nécessité de réaliser des stages.
Attention au stage « alibi » et au « stagiaire fantôme »
Trouver un lieu d’accueil (les équipes vous y aident), obtenir une convention (ce que permet IRSS), prendre sa place dans l’équipe et face aux publics concernés : voilà qui n’est déjà pas simple. Mais ce n’est pas encore le plus difficile. Réaliser un stage pour dire « je l’ai fait » ou « je suis passé sur le terrain », c’est perdre son temps, et faire perdre son temps au jury… Car un stage n’est pas un alibi, une ligne sur le CV. Une expérience doit avoir de la consistance, nourrir une réflexion, alimenter une suite de questions et peut-être de réponses autour de la profession. Sinon l’entretien risque de tourner à la débandade.
Exemple :
– Alors, qu’avez-vous pensé de votre stage ?
– Oh ! C’était bien…
– D’accord, mais qu’en avez-vous retiré ?
– Ben, ça s’est bien passé…
– Est-ce que le stage vous a confirmé dans votre projet ?
– Oui, j’ai bien aimé…
Caricatural ce dialogue ? Malheureusement non : il constitue une source de griefs récurrente parmi les membres des jurys de sélection. Ces derniers se plaignent en effet de la difficulté des candidats à exploiter leurs expériences, et particulièrement leurs stages. Ils pointent surtout le manque de recul sur le vécu, de réflexion par rapport au terrain. Et le problème vient, dans la plupart des cas, du fait que le candidat n’a pas correctement préparé, vécu, et pensé son stage.
Un stage se vit avant, pendant et après sa réalisation.
Le mot d’ordre est le suivant : un stage se vit à tous les temps et se décline selon différents modes !
Avant sa réalisation (futur), le stage se réfléchit, se prépare. Quel type de stage vais-je choisir ? Dois-je multiplier les expériences pour découvrir les différents terrains professionnels (stages « découvertes ») ? Est-il préférable que je creuse mon sillon pour comprendre plus avant la structure (stages « approfondissement ») ? Lequel me permettra de mieux cerner les enjeux du métier et de me positionner par rapport à la profession ? Quel stage sera le plus pertinent ?
Pendant son exercice (présent), le stage se vit dynamiquement : on observe, on questionne, on relève des problèmes et dysfonctionnements sur le terrain. On profite de ce temps pour chercher les informations et les consigner méthodiquement.
Après un stage (passé), il faut en passer par le « débriefing » et mettre à plat les informations relevées. C’est le moment de la prise de recul, de la mise en lien de l’expérience avec les représentations initiales. L’intérêt d’un « rapport » de stage se fait jour ici : dans cette mise à distance et ce temps de réflexion sur le chemin parcouru.
Un stage, on le voit, est une expérience totale qui engage au-delà du temps de son exercice. La réussite aux sélections se joue aussi (et peut-être surtout ?) dans ce moment fort du retour d’expérience. Pour y parvenir, il faut une méthode rigoureuse et un bon accompagnement. Ces services, IRSS les propose avec tout le sérieux d’une école réputée… A bon entendeur, donc ! Et « bon » stage !