Moins connu que les autres professions du secteur social que sont éducateur spécialisé ou éducateur de jeunes enfants, le métier souffre de nombreuses idées reçues : on y ferait seulement de l’administratif et de la « paperasse », enfermé dans un bureau, sans véritable lien avec le terrain social… Rien de plus faux que ces stéréotypes sur le métier ! L’assistant de service social réalise différentes actions afin d’améliorer la situation sociale, économique, professionnelle ou culturelle des individus. Il contribue à renforcer les liens sociaux et les solidarités et effectue pour cela un important travail de terrain. Son activité se réalise le plus souvent en lien avec un réseau éducatif, sanitaire ou judiciaire.
L’Assistant de Service Social est confronté à des problèmes divers comme par exemple l’endettement, la violence conjugale, un enfant en danger, une demande de logement, la précarité de l’emploi… Son principal objectif est de fournir une aide spécifique et adaptée en fonction des personnes. Il étudie les situations et ensuite propose des solutions. Il oriente les personnes vers les organismes les plus pertinents (CAF, France Travail…) et les informe de leurs droits. Il peut certes avoir, au cours de ses missions, de l’administratif à gérer (comptes rendus d’enquêtes, gestion de dossiers…) mais l’essentiel se situe dans la relation qu’il entretient avec ceux dont il doit démêler les difficultés. Rencontre avec deux professionnelles, Pauline et Cyrielle, intervenant pour la première en polyvalence de secteur (quartier, arrondissement, commune… pour tout public), pour la seconde en hôpital pour des patients dialysés. Deux parcours, deux terrains d’exercices, mais un même métier et une même passion pour un métier qui gagnerait à être mieux (re)connu.
Pauline, vous êtes assistante de service. Quels sont pour vous les qualités essentielles pour exercer cette profession ?
Être assistante de service social est pour moi un métier-passion. J’exerce en polyvalence de secteur et c’est très prenant, faire des horaires de bureau est souvent difficile à respecter et quand on rentre chez soi, il faut parvenir à couper avec sa journée de travail et ce n’est pas toujours simple. Pour toutes ces raisons, je pense qu’il faut être équilibré et savoir se détendre.
Un autre aspect qui me paraît essentiel, c’est de savoir être persévérant. Lorsque je démarre l’étude d’un dossier, je ne sais pas quelle solution je vais pouvoir proposer, je regarde la situation dans son ensemble, patiemment, puis je commence à réfléchir, avec la personne, à ce qui pourrait lui convenir. Une fois que certaines pistes se dessinent, il faut activer le réseau, passer beaucoup d’appels téléphoniques et souvent attendre des réponses avant de pouvoir envisager une solution. Le partenariat est indispensable dans ce métier. Il peut s’agir d’aider une personne à entrer en maison de retraite, d’aider une famille à payer des dettes, d’orienter une mère de famille en difficulté avec son adolescent ou bien une épouse victime de maltraitance de la part de son conjoint. Les situations sont très différentes les unes des autres, on ne sait pas à l’avance ce que nous réserve le rendez-vous suivant. Il faut donc être prête à tout entendre et savoir faire face à des situations diversifiées qui appellent des réponses toujours individualisées. La maturité est indispensable puisqu’on a affaire à des personnes fragiles, il faut savoir les rassurer et canaliser ses émotions.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui veulent se lancer dans la profession ?
J’invite les étudiants qui voudraient devenir assistants de service social à rencontrer des professionnels pour qu’ils puissent leur présenter leur métier : les missions seront très différentes selon qu’il exerce dans une grande entreprise, à l’hôpital, à l’aide sociale à l’enfance ou comme moi dans un centre départemental d’action social. Il n’est pas facile de trouver des stages car les ASS sont soumis au secret professionnel. Mais je sais que beaucoup de mes collègues, tout comme moi-même, acceptent de recevoir et d’informer des personnes qui se questionnent sur leur orientation.
Cyrielle, vous êtes actuellement assistante de service social. Pouvez-vous nous parler de votre métier et de vos missions ?
Je suis actuellement assistante sociale à l’AUB santé, une association qui permet aux patients ayant une insuffisance rénale d’être dialysés. Ma mission, au sein de l’hôpital, consiste à aider les patients qui rencontrent des difficultés familiales, professionnelles, économiques ou sociales et de les informer sur leurs droits. Je les accompagne et je les soutiens pour qu’ils retrouvent leur autonomie. Pour l’accès aux droits, je les aide à réaliser les démarches auprès de la MDPH (maison départementale des personnes handicapées), je les aide aussi pour le maintien ou le retour à l’emploi en collaborant avec la médecine du travail. J’accompagne aussi les plus âgés pour le maintien à domicile. J’aide les plus dépendantes à effectuer des démarches auprès des EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) je peux aussi accompagner les patients dans leur parentalité : je les soutiens dans leur relation parfois complexe avec leurs proches, surtout leurs enfants. Je mets en place des dispositifs d’aide à domicile par exemple, pour les aider dans leurs fonctions au seins du foyer. Finalement, je vise à permettre aux patients de concilier vie privée, vie professionnelle et dialyse.
Quel a été votre parcours avant d’occuper votre poste actuel ?
J’ai été assistante de service social au réseau oncologique de Saint-Malo, où les missions étaient à peu près les mêmes que celle de l’AUB. J’ai également exercé dans un foyer pour adultes handicapés, des personnes souffrant de handicaps mentaux parfois profonds, souvent autistes, mais aussi certains affectés d’une déficience légère. J’accompagnai les résidents pour qu’ils fassent valoir leurs droits au quotidien, dans la vie de la ville, l’inscription dans une association ou leur droit de vote par exemple. J’accompagnais aussi les familles dans leurs démarches ou la résolution de leurs difficultés.
Avez-vous fait une classe préparatoire avant de passer les sélections à l’entrée en formation ? Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui se lancent dans ces sélections ?
Oui, j’ai fait une classe préparatoire avant d’intégrer une école d’ASS. Cela m’a permis de commencer à travailler sur moi, sur mes motivations et d’apprendre à connaître le métier à travers les stages.
Je conseillerais aux candidats qui se lancent dans cette aventure de ne pas essayer de donner La bonne réponse aux questions du jury mais LEUR réponse, ce qui les motive vraiment, car le jury n’attend pas une réponse stéréotypée mais personnelle. Le deuxième conseil, c’est de travailler dur, sur tous les plans, aussi bien pour les écrits que pour les oraux. Car ce qui est fait en prépa sert bien sûr pour la sélection, mais aussi durant la formation.
Si comme Pauline et Cyrielle, vous voulez devenir Assistant de Service Social, rejoignez IRSS et préparez vos sélections dans une école reconnue pour son professionnalisme et ses résultats depuis plus de 30 ans.