Vous vous engagez dans la préparation d’un concours sélectif ? Pour assurer une efficacité dans votre préparation, vous devrez vous adapter très rapidement pour intégrer une forte densité de contenus dans un calendrier serré de révision. En bref, il faudra très vite « apprendre à apprendre » … IRSS propose depuis 4 ans un atelier spécifique de gestion mentale et de développement personnel pour les étudiants désireux d’optimiser leurs apprentissages. Interview de Pierre-Yves Mougel, spécialiste en pédagogie et formateur à IRSS dans cette discipline innovante de la pédagogie.
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Pierre-Yves Mougel, vous animez la formation à la Gestion Mentale depuis 2014 à l’IRSS. Pouvez-vous nous expliquer ce que désigne cette formation ?
Il s’agit, au travers de différents ateliers, d’offrir aux étudiants la possibilité de conscientiser leur activité cognitive, de pensée, lorsqu’ils travaillent. En effet, une telle prise de conscience est nécessaire pour acquérir une meilleure maîtrise de la vie mentale, et permet de gagner en efficacité. Chaque étudiant découvre son profil d’apprentissage, ce qui lui permet d’anticiper les difficultés qui sont le plus susceptibles d’apparaître lors de ses révisions et lors des épreuves. Un étudiant averti en vaut deux…
Cette formation s’appuie largement sur les travaux d’Antoine de La Garanderie, ainsi que sur leurs développements ultérieurs. Différents concepts issus des neurosciences vous seront également présentés, pour mieux comprendre les fondements de certaines techniques de mémorisation, et les adopter. On y trouve aussi des principes d’organisation universels, que les fameux « bons élèves », abonnés à la réussite, utilisent souvent sans même en avoir conscience !
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Quelles sont, selon vous, les motivations des étudiants qui s’inscrivent à cet atelier ?
Pour la plupart, il s’agit d’étudiants recherchant une meilleure utilisation de leurs ressources mentales dans le but d’améliorer leurs performances d’apprentissage, même si leur fonctionnement habituel a plutôt donné satisfaction jusqu’alors. Ils savent qu’ils abordent une période intense, et qu’ils ont tout à gagner à mobiliser au maximum leur énergie et leurs possibilités mentales. D’autres viennent par simple curiosité, parce qu’ils sont naturellement intéressés par les mécanismes cognitifs, ou encore dans une démarche de développement personnel.
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Vous proposez cette formation à des étudiants préparant des concours très différents (Médecine, Paramédical, Défense et Sécurité Publique, etc.). Est-elle adaptée à tous les profils ?
Effectivement, des profils très variés assistent à cette formation, mais comme les ateliers sont limités à 12 personnes, il est possible de faire des regroupements appropriés. Par ailleurs, la plupart des compétences cognitives abordées sont très transversales, puisqu’elles sont à l’œuvre dans toute situation d’apprentissage… Cependant, les exercices proposés aux étudiants, qui leur permettent d’expérimenter les notions abordées, sont adaptés aux contenus des concours qu’ils préparent.
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Quelles sont ces « compétences cognitives » abordées au cours de la formation ?
Il s’agit essentiellement des facultés de concentration, de mémorisation, de résolution de problèmes, et de compréhension. Mais pour aider les étudiants à exploiter ces facultés au maximum, nous abordons également des aspects plus concrets sans lesquels le plein potentiel ne peut être exploité : Organisation du travail, Gestion du stress, Alignement avec l’objectif à long terme, distinction entre l’urgent et l’important, respect du rythme biologique, etc.
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Peut-on vraiment améliorer notre concentration ? Notre compréhension ?
A l’image du sportif de haut niveau qui étudie la vidéo de sa dernière performance, nous avons tout à gagner à nous observer nous-mêmes, pendant l’activité d’apprentissage, afin de mettre au jour nos stratégies mentales habituelles, généralement inconscientes. Par exemple, lorsque nous lisons ou entendons un texte, ou lorsque nous observons une figure, que faisons-nous intérieurement ? nous la répétons-nous ? Nous donnons-nous des commentaires intérieurs ? Prenons-nous ce qui s’apparente à des « photos » mentales ? Avons-nous le sentiment de nous projeter par l’esprit à l’intérieur de l’image ou des notions évoquées dans le texte ? Cela s’accompagne-t-il de sensations, d’impressions intérieures ?
En conscientisant notre manière personnelle de procéder, nous pouvons l’approfondir, et éventuellement décider de l’enrichir en adoptant d’autres approches qui nous sont moins familières.
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Les capacités de mémorisation des étudiants seront mises à rude épreuve cette année. Leur proposez-vous des conseils concrets ?
Depuis nos débuts à l’école, nous avons adopté spontanément des manières de mémoriser, qui nous semblent tellement naturelles et universelles que nous n’en avons plus conscience. Pour monter d’un cran dans notre potentiel de mémorisation pendant les révisions, il est utile de savoir que notre mémoire réagit à 5 leviers :
- Nous donnons-nous des représentations riches, précises et variées de ce que nous cherchons à mémoriser ?
- Construisons-nous activement des liens entre les nouvelles notions et celles déjà en place ?
- Nous donnons-nous les moyens d’anticiper les questions qui nous seront posées sur la notion en cours d’acquisition ?
- Ressentons-nous une émotion telle que la curiosité, le plaisir, ou la motivation ?
- Utilisons-nous un calendrier de réactivations régulières, prenant en compte les principes du « spaced learning » ?
Les ateliers proposés permettent de découvrir précisément le « mode d’emploi » de ces 5 leviers de la mémorisation, et sensibilisent les étudiants à l’importance de développer de nouveaux automatismes pendant les révisions, pour les utiliser à leur maximum.
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Avez-vous des retours des étudiants ayant suivi cette formation les années passées ?
Oui, et les étudiants témoignent très souvent que cette formation leur a permis de se poser des questions sur leur fonctionnement d’apprenant, et d’adapter leurs stratégies d’apprentissage pour une meilleure efficacité. Il est à noter que cette formation est plus particulièrement gagnante lorsque c’est l’étudiant lui-même qui en fait la demande…