Lors de l’Open Blot de Rennes, étudiants de Bachelor Management du Sport ont pu faire une interview de Arnaud Di Pasquale, ancien joueur de tennis professionnel.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
« Arnaud Di Pasquale, je suis un ancien joueur de tennis professionnel. Aujourd’hui, je suis consultant pour la chaîne Eurosport et je développe le padel à la Fédération Française de Tennis. Je suis par ailleurs le directeur d’un tournoi de padel à Roland Garros depuis cette année (qui est l’équivalence d’un grand chelem) ».
Quel est votre rôle sur l’Open de Rennes ?
« Mon rôle ici est celui de consultant. En effet, j’ai remplacé Nicolas Mahut qui ne pouvait pas être là parce qu’il était sélectionné en coupe Davis. Je m’occupe donc des relations joueurs et partenaires. Il m’a appelé il y a quelques mois en anticipant le fait qu’il soit sélectionné pour me demander de le remplacer. J’avais une semaine disponible après l’US Open où j’ai pu me libérer donc me voilà ici et c’est intéressant ».
Quel regard portez-vous sur l’Open Blot Rennes ?
« Je le découvre donc c’est un peu un regard neuf et extérieur que je donne. C’est un challenge aujourd’hui d’une très grande qualité et c’est très rare d’avoir un tournoi avec une telle influence dès les premiers jours. Aujourd’hui, c’est rare de voir un village vivre aussi bien et voir une telle ambiance dès les premiers jours avec une bonne organisation et des bénévoles qui sont formidables. Il y a toujours des choses à améliorer, mais dans l’ensemble, c’est déjà un sacré niveau.
Avez-vous un favori sur ce tournoi ?
« Je n’ai pas réellement de favoris. Pour rencontrer le succès dans un tournoi, il faut toujours avoir des têtes d’affiche. En effet, le public est réceptif aux noms qu’il connaît. Quand il y a Benoit Paire, Dominic Thiem et un bon nombre de Français, cela ramène du monde. Il y a beaucoup de joueurs en forme, j’ai été très impressionné par Ugo Humbert, il est en phase de reconstruction et c’est le genre de tournoi qui peut lui redonner la confiance dont il a besoin.
Thiem a été blessé longtemps, mais il était n° 3 mondial, il repart avec beaucoup d’humilité en bas de l’échelle pour lui et donc gagner un tournoi comme celui-ci pourrait lui refaire gagner confiance ».
Un terrain de padel à l’Open Blot Rennes, ça serait une bonne idée ?
« Évidemment, c’est une bonne idée. On en parle beaucoup, mais aujourd’hui poser un terrain éphémère est assez coûteux. C’est un projet qu’il faut qu’on évoque avec Matthieu Blesteau, le directeur du tournoi pour voir comment en faire la promotion sur des événements de tennis. Avec le monde présent sur cet open pour faire découvrir cette pratique ce serait formidable, on pourrait faire de belles animations ».
Quel est votre point de vue sur l’évolution du padel en France ?
« Mon point de vue n’est pas objectif parce que j’adore ce sport, mais en regardant les statistiques c’est le sport le plus croissant sur ces trois dernières années. On est quasiment à 400 000 pratiquants aujourd’hui. On a créé récemment la licence padel donc on attend d’avoir des retombées là-dessus. Il faut imaginer qu’on est le tennis d’il y a 50 ans, mais il y a une très forte demande en n’ayant pas assez d’offres. Il va falloir de façon homogène développer des équipements, des terrains sur tout le territoire. Nous devons énormément développer notre communication pour développer le padel ».
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous orienter vers cette discipline ?
« J’ai découvert le padel en 2017 avec un de mes meilleurs amis, Arnaud Clément, et au départ on jouait 5 fois par semaine tellement on a aimé. On a très vite compris à quel point c’était ludique, convivial et accessible. C’est un véritable sport-loisir, même s’il y a du haut niveau. Tout le monde peut s’amuser il y a un temps d’apprentissage qui est très court et c’est pour cela qu’il a ce succès, tout le monde peut se penser fort rapidement et ça, c’est très intéressant ».
Quel a été votre meilleur souvenir en tant que joueur professionnel de tennis ?
« J’ai un souvenir qui a été principalement le plus fort sur le plan émotif : les Jeux Olympiques en 2000. J’avais décroché la médaille de bronze avec un parcours de folie. Je représentais mon pays, je me sentais pousser des ailes, je n’étais pas du tout favori et je traversais le tableau en jouant un niveau que je n’avais jamais eu. C’est un souvenir inoubliable ».
Quel conseil pourriez-vous donner pour les jeunes qui veulent travailler dans le milieu du sport ?
« Ce sont des métiers qui sont géniaux, des métiers de passions où il y a plein de choses à faire, il y a plein d’ouverture dans beaucoup de sports ». Je pense qu’il faut être assez curieux, être travailleur et se renseigner. Les événements, notamment ce sont des moments assez courts, mais très intenses, mais avec une satisfaction forte. Il y a de la place pour tout le monde ».